Place de la biologie et de la médecine dans les sciences contemporaines

Place de la biologie et de la médecine dans les sciences contemporaines
Photo Dan Lewis

Ce séminaire est organisé par le Master d’Ethique et Droit de la Santé de l’Université Paris 5 René Descartes et Paris 7- Denis Diderot en partenariat avec le Collège International de Philosophie et le département d’Histoire et de philosophie des sciences de l’Université Paris 7.

Place de la biologie et de la médecine dans les sciences contemporaines.

Lieu :

UFR de médecine, Université Paris 7-Denis Diderot, site Villemin, 10 Avenue de Verdun, 75010 Paris (Métro Gare de l’Est), salle 1.2 pour les trois premières séances, 1.4 pour les trois suivantes, 1.14 pour la septième. Dernière séance : amphi Stourdzé, 1 rue Descartes, 75005 Paris. Les séances ont lieu de 14 à 17 h à l’exception de la dernière séance qui se tiendra de 18.30 à 20.30.

Présentation :

Dans la classification positiviste des sciences élaborée par Auguste Comte au XIXe siècle, la biologie vient après la chimie (laquelle vient après la physique), et constitue la base de la médecine qui elle-même est le fondement de la « physique sociale », la sociologie. Les disciplines scientifiques sont ainsi présumées s’emboîter harmonieusement les unes dans les autres pour former le vaste édifice des sciences positives (idée que l’on trouvera exprimée aussi, quelques décennies plus tard, dans le manifeste intitulé « La conception scientifique du monde » élaboré par le Cercle dit de Vienne).

Même si les disciplines scientifiques dont parle Auguste Comte sont, à l’époque où il propose ce classement, peu développées par rapport à ce qu’elles sont aujourd’hui, la question de leurs rapports réciproques n’a jamais cessé de se poser depuis lors. La biologie, par exemple, est-elle réductible à la physique ? Qu’en est-il de la frontière entre biologie et médecine ? (questions que Georges Canguilhem ré-ouvrira après Claude Bernard qui avait cru pouvoir les fermer).

Et la médecine, de son côté, fournit-elle un fondement à la psychologie ? Les sciences de la nature, dans leur ensemble, constituent-elles le socle des sciences humaines ? Comment situer les rapports de la biologie avec la philosophie ? Comment penser les relations entre médecine et politique ? Quatre questions qui seront, comme on sait, au cœur du travail de Michel Foucault.

Ces divers questionnements s’articulent autour d’une interrogation centrale qui porte sur la nature des lignes qui, à l’intérieur du vaste domaine des sciences, dessinent des frontières entre les disciplines. Il s’agira, dans ce séminaire, d’organiser une investigation de ces frontières en compagnie de scientifiques, de médecins ou de philosophes qui les arpentent régulièrement dans leur travail. On demandera notamment si ces frontières disciplinaires, non contentes de refléter des différences thématiques, ne correspondent pas à des différences méthodologiques. On reprendra, par ce biais, la question de l’unité de la science.

Chaque séance (à l’exception de la séance introductive et de la séance conclusive) sera consacrée à l’examen d’une frontière disciplinaire donnée selon le programme suivant :

Unité d’Enseignement du Master d’Ethique et Droit de la Santé
& Séminaire du Collège International de Philosophie (2006-2007)

  • Mardi 20 mars (salle 1.2) : Présentation et problématique générale : La place de la biologie et de la médecine dans les sciences contemporaines. La question de l’unité de la science et des frontières entre les disciplines scientifiques.
  • Mardi 27 mars (salle 1.2) : Physique/Biologie. La biologie est-elle réductible à la physico-chimie ? Avec Henri Buc (Institut Pasteur)
  • Mardi 3 avril (salle 1.2) : Biologie/Médecine. Biologie et médecine : rupture ou continuité ? Avec Jean-Claude Ameisen (Université Paris 7)
  • Jeudi 26 avril (salle 1.4) : Médecine/Psychologie. La psychologie doit-elle (peut-elle) être considérée comme une spécialité médicale ? Avec Jean-François Braunstein (Université Paris 1)
  • Jeudi 3 mai (salle 1.4) : La question de l’unité de la physique Avec Etienne Klein (CEA)
  • Jeudi 10 mai (salle 1.4) : Biologie/Philosophie : La philosophie doit-elle s’intéresser à la biologie et, si oui, pourquoi et de quelle façon ? Avec Jean Gayon (Université Paris 1) et Jean-Paul Thomas (IUFM Paris)
  • Jeudi 24 mai (salle 1.14) : Médecine/Politique : La médecine peut-elle devenir (ou est-elle déjà) un instrument de contrôle politique ? Avec Christiane Vollaire (Lycée Vitry-sur-Seine) et Céline Lefève (Université Paris 7)
  • Vendredi 1er juin (amphi Stourdzé) : La philosophie entre biologie et médecine